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Les petits bras des sardines deuxième lecture

Claude Fée

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Il est trop tard… pas le temps de se préparer un vrai repas… j’attrape la clé, la languette de cette conserve… Ça tourne… mais qu’est-ce qui se passe ? Les écailles me tombent des yeux et, un bras sort de la boîte ! Oui, un bras bien dessiné, athlétique et miniature. Un bras de sardine, je ne savais pas que ça existait ! Au bout: une main qui m’aide fermement à enrouler le couvercle. Et… quatre poissons, courant sur leurs bras qui vont ouvrir tous les robinets à fond… ils ne me bousculent pas, pourtant la peur me prend, sans doute parce qu’on n’est pas du même monde.Dans la panique, chaque geste compte. Je monte, et je m’agrippe à une étagère. Impossible d’aller plus loin. C’est la dernière étape avant le couvercle du plafond… En bas, c’est incroyable ! Mon studio se transforme en bassin. L’évier est une cascade. Sur le sol, les objets sont soulevés par l’eau qui les fait flotter avant de les redéposer.Les bras des poissons ont maintenant disparu et, leurs nageoires dorsales les maintiennent en équilibre… mais alors, j’y pense, quand elles sont en boîtes, les sardines ne sont pas mortes ? La boîte est juste un éteignoir… je sais qu’on apprend peu de chaque expérience et qu’on pourrait bien me reprocher de me complaire dans un bain romanesque… mais quand même ! Que faire de ce que je vois… l’eau monte, je ne vais pas pouvoir lui tenir tête. Je ne peux pas rester comme ça trop longtemps. Le mieux c’est de faire des photos pour décrire sans inventer, et d’appeler:– Allo Jules ? Salut ! Il y a urgence, je t’ai envoyé des photos, il faut absolument que je te parle…– De quoi ?– Il se passe quelque chose de…– Tes photos ? Ah oui ? C’est pour quoi faire ?– Pour que tu te rendes compte de ce qui m’arrive.– Tu cherches une image pour ton côté hors sol ?– L’eau monte !– Tu ne peux pas faire simple. C’est quoi encore cette métaphore ?– Je suis sur le portant de la dernière étagère, de là, je t’envoie les images. C’est grave !– Ahnon ! on ne peut pas être assuré contre ça ?– Regarde dans ton contrat.– Laisse-moi te raconter ce qui est arrivé.– Excuse, je vais au cinéma. Je trouve tes vues intéressantes, mais un petit peu surexposées. Tu pourrais les refaire. Ciao !Je ne peux pas lui en vouloir de ne pas entendr

Nombre de pages : 5

Date de publication :

Éditeur : Audiocité

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